Utilisé pour l’agriculture française, le phosphate provoque une catastrophe sanitaire en Tunisie

Utilisé pour l’agriculture française, le phosphate provoque une catastrophe sanitaire en Tunisie

Encore des externalités de l’agriculture industrielles qui ne sont pas prises en compte.

Le géant breton de l’agroalimentaire Roullier possède deux usines à Gabès en Tunisie, où il produit des compléments alimentaires pour l’élevage. Il achète son phosphate à un complexe chimique responsable d’une catastrophe écologique.

De l’engrais utilisé en France

L’engrais phosphaté fabriqué par le groupe chimique de Gabès est exporté dans l’hexagone. Comme l’ont révélé nos collègues de Vakita, l’entreprise tunisienne s’est spécialisée dans la fabrication du DAP 18-46, l’un des intrants agricoles les plus utilisés en France, généralement vendu chez des grossistes. Au printemps, il constitue un accélérateur de croissance pour les cultures de céréales, de pommes de terre ou encore de betteraves.

Une entreprise française a aussi des intérêts économiques directs au sein du complexe industriel de Gabès. Le groupe Roullier, via sa filiale Phosphea, y a installé deux usines. Il achète directement de l’acide phosphorique au Groupe chimique tunisien et l’utilise pour fabriquer sur place ce que Phosphea appelle des “solutions nutritionnelles à base de macro-minéraux”. Ces compléments alimentaires, sous forme de petites billes blanches, sont utilisés dans les élevages de poulets, de vaches, de porcs, et même de crevettes. Le phosphore permet aux animaux de grandir plus vite, de produire plus de lait ou de mieux se reproduire…

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