Les indignés : Un mouvement pour nourrir la vie interview de Nicole PIGNIER sur le site de Kaolin FM et lien vers le populaire du centre
Lancement du Mouvement Les Indignés avec le soutien de Saint-Junien Environnement RDV Vendredi 22 mars 2024 devant la MAIRIE de Saint-Junien (87) 18h/19h30
Performance de Sêma Lao, artiste qui réalisera La FRESQUE des Indignés
Avec la présence de scientifiques, artistes, citoyen.ne.s, enseignant.e.s, paysan.ne.s …
Les indigné.e.s est un mouvement apolitique nourri de scientifiques de paysannes et paysans, artistes, actrices et acteurs de l’environnement, de la santé, de l’alimentation, de la culture, de l’économie, de l’enseignement, de citoyennes et citoyens, … Parce que la nourriture touche à la porosité des mondes – l’économie, la culture, la santé, l’enseignement, l’aménagement du territoire, les paysages, l’écologie, … ensemble indignons-nous sous une diversité d’actions respectueuses des biens, des personnes et de la Terre. Demandons au Gouvernement Attal non seulement de renoncer à ses décisions anti-environnementales mortifères, totalement irresponsables mais aussi d’initier un élan de grand envergure pour l’agroécologie paysanne et l’agriculture biologique.
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Nous avons besoin de NOURRIR LA VIE. Les mesures anti-environnementales irresponsables retenues par le Gouvernement ATTAL vont PRODUIRE À MORT/PRODUIRE LA MORT. Indignons-nous !
Nourrir, c’est prendre soin de l’autre, y porter attention1. Santé physique2, santé psychique3, santé de la terre/Terre et de ses communs, tout est lié4. De nombreuses initiatives paysannes contemporaines, mêlant savoirs, savoir-faire et créativité œuvrent en ce sens. Leurs capacités à nourrir le monde ne fait plus de doute5. Dans les paysages nourriciers qu’elles élèvent, plantes, bêtes et gens agissent en synergie. Mais voilà que les mots « nourrir » et « paysan » déployant avec eux l’espoir pour les générations présentes et à venir sont repris, pervertis par les lobbies de l’agriculture industrielle et de la chimie. Une agriculture qui met en péril la santé de ses agricultrices, agriculteurs, des populations comme de tous les vivants. Une agriculture qui formate des paysages mutilés où la diversité vivante, culturelle ne peut plus pousser6.
Le mouvement des indigné.e.s alerte sur les effets toxiques de cet amalgame entre nourrir les gens par une économie fertile7, solidaire et alimenter le business. Une confusion que la majorité des médias entretiennent en ignorant les enjeux de société à l’œuvre dans le mouvement agricole de ce début 2024. Une confusion avec laquelle jouent les mesures politiques européennes, nationales comme vient de le faire en France le premier ministre dans son discours du 26 janvier 2024 et dans ceux qui ont suivi8. Les mesures annoncées appellent à poursuivre un modèle sans issue, à total contre-courant des travaux scientifiques, nombreux sur les conséquences délétères des pesticides9, des pratiques à rebours du vivant qui caractérisent l’agriculture conventionnelle industrielle en France ainsi qu’ ailleurs10. Les décisions politiques anti-environnementales annoncées par le Gouvernement français dans l’urgence encouragent un pseudo-imaginaire d’une toute-puissance virile et guerrière. Elles valorisent l’exploitation des biens communs, leur pillage, la dislocation des territoires et dévalorisent les forces résilientes de l’agroécologie paysanne. Elles visent à imposer le non-sens de la démesure où se profilent des champs de ruine que nous devrions subir, en silence dans une anesthésie générale. Un jeu auquel les paysan.ne.s sont forcément perdant.e.s11 tout comme les populations. Ironie du sort ; la fertilité masculine est justement aujourd’hui mise à mal par les pesticides dont le glyphosate12.
Nous avons besoin d’une économie fertile pour les paysan.ne.s, la société et la terre/Terre13. Nous avons besoin de la beauté vivante des lieux, nous aspirons à élever nos enfants en paysages nourriciers de liens solidaires, de sens, de créativité, d’espoir. Indignons-nous !
Les indigné.e.s est un mouvement apolitique nourri de scientifiques de paysannes et paysans, artistes, actrices et acteurs de l’environnement, de la santé, de l’alimentation, de la culture, de l’économie, de l’enseignement, de citoyennes et citoyens, … Parce que la nourriture touche à la porosité des mondes – l’économie, la culture, la santé, l’enseignement, l’aménagement du territoire, les paysages, l’écologie, … ensemble indignons-nous sous une diversité d’actions respectueuses des biens, des personnes et de la Terre. Demandons au Gouvernement Attal non seulement de renoncer à ses décisions anti-environnementales mortifères, totalement irresponsables mais aussi d’initier un élan de grand envergure pour l’agroécologie paysanne et l’agriculture biologique.
1 Cf. Pignier, Nicole (2023), Paysages nourriciers. Un dialogue entre cultures et savoirs. Edts Connaissances et savoirs, Paris. Lien https://www.unilim.fr/ehic/2023/10/20/parution-paysages-nourriciers-un-monde-de-cultures-et-de-savoirs/#:~:text=Un%20dialogue%20entre%20cultures%20et%20savoirs&text=Elles%20germent%20en%20paysages%20o%C3%B9,’a%20pu%20s’adapter.
2 Cf. Decocq Guillaume, Boomerangs, (2023), Comment la mise à mal de notre environnement met en danger la santé humaine, Edts du Rocher, Paris.
3 Le Van Quyen, Michel (2022), Cerveau et Nature, Pourquoi nous avons besoin de la beauté du monde ? Flammarion, Paris.
4 Cf. Tribune « Pesticides : « Tirons du drame de l’amiante des leçons pour l’avenir »d’un collectif de présidents de Mutuelles françaises, publiée dans le journal Le Monde le 29 janvier 2024 : https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/01/29/pesticides-tirons-du-drame-de-l-amiante-des-lecons-pour-l-avenir_6213699_3232.html#:~:text=Tribune&text=Un%20collectif%20de%20quarante%20responsables,plus%20de%20cent%20mille%20victimes.
5 Cf. Billen, Gilles (2021), « Une agriculture biologique pour nourrir l’Europe en 2050 ». Lien : https://www.cnrs.fr/fr/presse/une-agriculture-biologique-pour-nourrir-leurope-en-2050
6 Cf. Tribune « Habiter la terre, ménager la Terre », publiée par un collectif de scientifiques le 1er avril 2022 (Pignier, Nicole et Faburel, Guillaume coord.) dans le journal Libération : https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/habiter-la-terre-menager-la-terre-20220401_U3QI6JXCB5EPTF52NGNBC47FVU/
7 Cf. Dufumier, Marc (2023), La transition agroécologique. Qu’est-ce-qu’on attend ? Edts Terre vivante.
8 Cf. Tribune « Normes, Ecophyto… Les réponses du gouvernement à la colère agricole risquent d’être contreproductives », publiée par un collectif de chercheurs dans Le Nouvel Observateur le 6 février 2024. Lien : https://www.nouvelobs.com/opinions/20240206.OBS84126/normes-ecophyto-les-reponses-du-gouvernement-a-la-colere-agricole-risquent-d-etre-contreproductives.html
9 Cf. Tribune d’un collectif de chercheurs « Nous, chercheuses et chercheurs, dénonçons la mise au placard des connaissances scientifiques » publiée dans Le Monde le 7 février 2024. Lien : https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/07/pesticides-nous-chercheurs-et-chercheuses-denoncons-une-mise-au-placard-des-connaissances-scientifiques_6215195_3232.html
10 Cf. Tribune de Marc-André Selosse, « On ne pourra sauver l’environnement sans les agriculteurs, et réciproquement », publiée dans Le Monde le 1er février 2024. Lien : https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/01/on-ne-pourra-sauver-l-environnement-sans-les-agriculteurs-et-reciproquement_6214215_3232.html
11 Cf. témoignage d’une agricultrice en AB : http://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/oise/mise-en-pause-du-plan-ecophyto-c-est-tout-ce-qu-il-ne-fallait-pas-faire-estime-une-agricultrice-bio-2918970.html ; cf. témoignage de Gilles Ravard, journal de 8h France culture le 6 février 2024 : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/journal-de-8-h
12 https://www.frequencemedicale.com/generaliste/patient/180511-L-exposition-aux-pesticides-peut-nuire-a-la-qualite-du-sperme
13 Cf. https://atecopol.hypotheses.org/9591
Interpellation publique : Pour une société nourricière Désurbaniser la terre, réempaysanner les territoires
Interpellation publique
Pour une société nourricière
Désurbaniser la terre, réempaysanner les territoires
Mardi 7 juin 2022, 13h-30 – 16h30, Maltais Rouge, Paris, XIème
Début avril 2022, le journal Libération publiait une tribune Habiter la terre, ménager la Terre. Signé par 36 chercheur.es et enseignant.es en sciences humaines et sociales, agronomie, sciences de l’écologie, études artistiques, architecture et philosophie, ce texte alertait sur les risques qu’encourt notre habiter de la terre en raison d’une même démesure qui simultanément touche les espaces de concentration urbaine et les espaces de l’industrialisation agricole, forestière. Nous interrogions le solutionnisme technologique aveugle et dispendieux, que l’on remarque même dans les préconisations du GIEC. Nous invitions à un habiter qui soit à la mesure de la terre/Terre, apte à retisser nos liens en ménageant les lieux. Nous invitions à une sobriété permettant de désartificialiser les sols pour ré-empaysager les territoires, de désurbaniser les terres pour ré-empaysanner la société, de fonder le post-urbain au lieu du post-humain. Cela plutôt que de toujours plus fragmenter par des aménagements à rebours du vivant.
Or, si les surexploitations agricoles ainsi que les surconcentrations urbaines relèvent du même contre-sens, force est de constater que villes et campagnes, urbain et rural, ne sont jamais saisis à l’aune de cette démesure, politiquement comme scientifiquement, alors même que souveraineté alimentaire et indépendance énergétique reviennent à l’avant-scène. En plus de menacer notre habiter, elle fragmente nos sociétés. Et cette fragmentation se lit même dans la géographie électorale, puisque, globalement, nombre de grandes villes votent de plus en plus à gauche et les campagnes demeurent majoritairement à droite. De telles partitions masquent en fait le rôle diffus et global d’une croissance productiviste mortifère qui nie nos liens et le soin à la Terre tout comme ceux des autres vivants, qui détruit nos capacités et désirs à payser un territoire, à en faire un pays habitable, apte à nourrir nos goûts, nos corps, le sens de notre existence. Il y a en fait nécessité première à bifurquer vers d’autres écologies organisatrices de la vie sociale ; celles de la sobriété, de l’autonomie, des paysages nourriciers qui prennent soin des lieux, les gestes d’habiter, où l’on porte attention aux liens de concrescence c’est-à-dire du croître avec l’autre, avec les autres vivants.
Pour ce faire, il faut redonner aux cultures leur base paysanne. Avec soin, elles travaillent tout à la fois les symboles, les gestes, les techniques à la mesure de la terre/Terre, élevant ainsi des paysages nourriciers où se réenvisagent l’habiter urbain à la juste taille tout comme l’habiter rural et ses cultures. Elles nous invitent à sortir de l’anesthésie, à ouvrir nos sensibilités, réveiller nos consciences, à œuvrer au bien-vivre et à la santé globale de tous les vivants, et ainsi à ne plus faire comme si l’on pouvait continuer à vivre dans une croissance mortifère. Toutes les données sont en fait désormais sans équivoque, des sciences humaines et sociales à l’agroécologie, de l’architecture aux champs de la culture : seuls des liens de la raison, sensibles et en conscience, mesurés et en responsabilité peuvent encore permettre d’affronter la réalité écologique, concrète, existentielle de la dévastation. L’exploitation, la dilapidation des « ressources » que sont les vivants et la terre/Terre vont de pair avec l’urbanisation généralisée. Pourquoi le nier ou tout au moins l’oublier ? Il est temps maintenant de réfléchir ensemble à comment désartificialiser les sols, désurbaniser la terre, c’est-à-dire à la fois réempaysager les territoires et ré-empaysanner les sociétés. Explorons les voies et pratiques en la matière, celles nourries d’énergie humaine, culturelle, sociale, sensible.
A l’origine d’enseignant.es – chercheur.es de différents horizons disciplinaires, cette après-midi de présentation et d’échanges veut interpeller les forces politiques et les médias sur de telles réalités, de telles nécessités. Pour inventer un nouveau lien entre urbanités et ruralités, il ne nous reste que tout au plus quelques années.
Concevoir des villes durables
C’est cette agriculture que l’on défend et que l’on aide à SJE
Imaginez que l’on développe cette agriculture partout, nous pourrions faire revivre nos bourgs ruraux, nous serions heureux de vivre avec nos paysans. Ce serait la fin de la guerre chimique dans les campagnes.
A voir également le beau reportage sur la ferme de la Tournerie dans l’édition du journal de France 3 Limousin le dimanche 16 Août 2020 à partir de 2mn40s : https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/emissions/jt-1920-limousin
Rassemblement nous voulons des coquelicots
Les pesticides sont des poisons qui détruisent tout ce qui est vivant. Ils sont dans l’eau de pluie, dans la rosée du matin, dans le nectar des fleurs et l’estomac des abeilles, dans le cordon ombilical des nouveau-nés, dans le nid des oiseaux, dans le lait des mères, dans les pommes et les cerises.
Les pesticides sont une tragédie pour la santé. Ils provoquent des cancers, des maladies de Parkinson, des troubles psychomoteurs chez les enfants, des infertilités, des malformations à la naissance. L’exposition aux pesticides est sous-estimée par un système devenu fou, qui a choisi la fuite en avant. Quand un pesticide est interdit, dix autres prennent sa place. Il y en a des milliers.
Nous ne reconnaissons plus notre pays. La nature y est défigurée. Le tiers des oiseaux ont disparu en quinze ans ; la moitié des papillons en vingt ans ; les abeilles et les pollinisateurs meurent par milliards ; les grenouilles et les sauterelles semblent comme évanouies ; les fleurs sauvages deviennent rares. Ce monde qui s’efface est le nôtre et chaque couleur qui succombe, chaque lumière qui s’éteint est une douleur définitive. Rendez-nous nos coquelicots ! Rendez-nous la beauté du monde !
Non, nous ne voulons plus. À aucun prix. Nous exigeons protection. Nous exigeons de nos gouvernants l’interdiction de tous les pesticides de synthèse en France. Assez de discours, des actes.
Rejoignez l’Appel sur nousvoulonsdescoquelicots.org