Nouvelle PAC : Le gouvernement s’attaque au BIO, soutenons les paysans
1-Une PAC pour l’emploi : la Confédération paysanne passe à l’action !!!
Déterminé·e·s et en colère, plus de 150 militant·e·s de la Confédération paysanne ont décidé de passer à l’action ce jeudi 27 mai à Paris devant le siège de la Direction générale de Pôle emploi. Pacifiques et non-violent·e·s, nous n’en sommes pas moins déterminé·e·s à bloquer et occuper la Direction générale de Pôle emploi pour interpeller Emmanuel Macron sur la gravité des premiers arbitrages français de la PAC. Nous occupons la rue pour défendre et créer des emplois paysans pour des territoires vivants ! Nous ne voulons pas la traverser pour pointer au chômage.
Depuis 30 ans, deux tiers des paysannes et paysans ont disparu notamment à cause de la mise en place des PAC successives. Le mal-être dans le monde agricole n’a cessé de croître avec l’isolement, la course à l’agrandissement, le surendettement, les revenus en berne et le manque de reconnaissance. C’est à partir de ce diagnostic que le ministre de l’Agriculture annonce vouloir inscrire la prochaine PAC dans la « stabilité » ! Il fait le choix politique de figer une situation économique intenable. Ces choix seront contreproductifs pour relever les défis socio-économiques et environnementaux actuels.
Alors que le chômage de masse est une réalité, que les oublié·e·s de la PAC sont légion, allons-nous utiliser les presque 9 milliards d’euros de la PAC pour continuer à financer l’agrandissement des structures et un énième plan de licenciement des paysannes et paysans, ou allons-nous orienter ces fonds publics vers l’emploi ?
Soutenir les petites fermes, créatrices de forte valeur ajoutée et d’emplois plus nombreux, revaloriser le paiement redistributif pour mieux cibler les aides, plafonner les aides pour mieux les redistribuer comme le permet le règlement européen : voilà de vraies mesures de justice sociale et d’efficacité économique pour nos fermes et nos territoires; des mesures qui favorisent la relocalisation et une réelle souveraineté alimentaire et qui est une réponse aux enjeux agro-environnementaux.
Nous portons aujourd’hui les solutions auprès des citoyen·ne·s, des élu·e·s et du Directeur général de Pôle emploi pour créer de l’emploi dans nos campagnes.
Monsieur le Président de la République, chômage de masse ou création d’emplois, quelle PAC vous botte le plus ? Nous demandons à être entendu·e·s au plus vite à l’Elysée pour que la PAC devienne enfin une politique publique au service de l’intérêt général.
Nous revendiquons une PAC qui oriente vers la transition agroécologique et soit réellement en faveur de l’emploi.
Contacts :
– Nicolas Girod, porte-parole national : 06 07 55 29 09
– Denis Perreau, secrétaire national : 06 88 80 75 48
– Caroline Nugues, chargée de communication : 06 95 29 80 78
2-Tribune de l’association Médecins alerte pesticides dans le Monde
Manger Bio : un enjeu majeur de santé publique ignoré du ministre de l’agriculture ET de l’alimentation ! La Fédération Nationale de l’Agriculture Biologique (FNAB) et l’association Alerte des médecins sur les pesticides (AMLP) ont souhaité que le débat concernant la répartition des aides PAC (politique agricole commune) en France, prenne en compte les arguments sanitaires. Cette tribune rassemble des professionnel.es de santé mais aussi des chercheurs pour demander au ministère de l’agriculture et de l’alimentation de prioriser dans la politique agricole commune la réduction drastique des pesticides dans la production et dans l’alimentation en favorisant le développement de l’agriculture biologique. Lire la tribune
3-Explication sur la politique agricole du réseau FNE Agriculture
Pour de nombreux politique, la balance commerciale de la France est le seul argument recevable… Voyons aussi ce que donnent les arbitrages, puisque la FNSEA veut être compétitive à l’exportation. Pour faire court, on peut dire que le ministre piloté par la FNSEA, ne sait pas faire les comptes ; il encourage le déficit commercial des productions agricoles, et met en péril notre résilience alimentaire. Depuis 2018, la balance commerciale de la France est déficitaire sur les productions agricoles. L’excédent commercial est passé de 6 milliards d’€ à 300 millions de déficit en 2018… Ce déficit vient d’une baisse des exportations des vins et spiritueux.
Les orientations prises vont encore affaiblir notre résilience alimentaire, rendre la France + dépendante des importations pour nourrir le pays et aggraver le déficit commercial à l’exportation des produits agricoles :
- La France exporte des productions cultivées sur environ 12 millions d’hectares, importe des produits cultivés sur une surface équivalente.
- Les exportation de céréales qui représentent la très grande majorité des surfaces cultivées, sont vendues à des prix insuffisants pour rémunérer les agriculteurs. Sans les aides de la PAC, les cultures de céréales ne sont pas rentables.
- Les cours du soja importé sont environ 3 fois le prix du blé, ce soja pourrait être produit en France, sa culture nous ferait économiser des engrais azotés, ce qui nous rendrait moins dépendant du gaz russe pour les fabriquer ou de l’ammoniaque importé des USA.
- Les fruits et légumes importés, qui pourraient être produits en France représentent également des valeurs de production allant de 4 à 15 fois, la valeur des productions céréalières, mais ces cultures ne reçoivent que peu ou pas du tout d’aides. Les ceintures maraîchères sont bétonnées, et la majorité des terres libérées vont + à l’agrandissement qu’à l’installation.
- La PAC encourage des productions de céréales non rentables destinées à l’exportation, encourage l’agrandissement des exploitation, car il faut de très grandes surface un revenu viable…
Au final le ministre affaiblit notre résilience alimentaire, freine l’installation des jeunes agriculteurs, et encourage l’utilisation des pesticides, car ils sont la solution la plus simple pour travailler avec le minimum de main d’œuvre.