L’agro-industrie vole l’eau, SJE en lutte avec les autres associations
et un autre article : https://lundi.am/Marais-poitevin-La-guerre-de-l-eau-est-declaree
Répondant à l’appel de la Confédération Paysanne, de la LPO, de Bassines Non Merci et des Soulèvements de la Terre, nous avons été quelques-uns (unes) de Haute-Vienne à nous déplacer à Mauzé sur le Mignon pour une journée festive de manifestation anti-bassines. La FNSEA, qui, tout comme le ministre DENORMANDIE, soutient ce mode de fonctionnement et d’accaparement de l’eau au profit de quelques-uns avait déclaré une manifestation le même jour dans le même secteur, ce qui permit au préfet de mettre des conditions strictes pour tenter de désamorcer notre rassemblement. Il n’en fut rien, et cela a même peut-être renforcé la détermination.
Toujours est-il que dès notre approche de Mauzé sur le Mignon, nous avons été arrêtés et contrôlés : permis de conduire et pièces d’identité. Pique-nique sur le champ de foire avec repas à prix libre puis prise de parole des différentes organisations participantes, ainsi que des paysans du marais vendéens ou de Notre Dame des Landes. Puis départ dans la « campagne », une campagne sans insectes, sans oiseaux, sans arbres et maintenant sans maïs puisqu’il a été récolté. Arrivés sous un pont de chemin de fer, nous fûmes bloqués par la gendarmerie qui avait installé des barrières à la sortie et se positionnait derrière. Mais la haie longeant le sentier présentait quelques ouvertures dans laquelle se sont engouffrés les « randonneurs -euses » ; puis il a fallu traverser un champ, un ruisseau à sec, un autre champ de maïs récolté pour arriver au bord d’un ruisseau que tout le monde a traversé en enlevant les chaussures et les chaussettes, sauf quelques camarades en collants qui se sont faites porter sur l’autre rive. Ce fut KOH-LANTA ou Fort-Boyard à Mauzé sur le Mignon.
La bassine était alors en vue à l’extrémité du champ. A un rythme soutenu, le regroupement se fit peu à peu au pied de la digue gardée par un cordon de gendarmes qui comprirent très vite que numériquement, leur situation était intenable. Sans heurts, nous avons alors pu pénétrer dans cette bassine condamnée à 5 reprises. Une fois arrivés au sommet de la digue, on a pu constater qu’alors que la sécheresse sévit, puisque le préfet a pris un arrêté sécheresse le 28 octobre dernier, cette bassine était aux 3/4 pleine. Il est alors clair que cette eau provient du pompage dans la nappe phréatique. La pompe utilisée a donc été démontée. Le revêtement du fond de la bassine (le « liner ») a été découpé au cutter pour la partie accessible et par endroits incendié. Aucun incident marquant n’est à signaler
La journée s’est achevée par des concerts à la salle des Fêtes ou sous chapiteau. Cette journée marque la détermination des opposants aux bassines, en dépit de la désinformation qui est faite à ce sujet.
Le ministre, comme la FNSEA nous expliquent qu’il s’agit de mettre en réserve une eau surabondante en hiver qui serait de toute façon perdue. Stupidité ou mensonge délibéré ? cette eau en « excédent » l’hiver contribue à remplir les nappes ; la pomper c’est hypothéquer l’avenir et préparer la prochaine sécheresse. Cette bassine, presque pleine au 6 novembre a-t-elle récupéré une goutte d’eau de pluie ? Deux-Sèvres Nature Environnement, initialement partenaire du protocole de construction des bassines, s’en est retiré le 4 novembre. Delphine Batho, député des Deux-Sèvres qui était présente à la signature du protocole vient d’adresser une lettre (PJ) à Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture, lui demandant de stopper les travaux.
Notre combat est vital pour l’ensemble de la population. C’est un combat idéologique. L’eau est un bien commun qui ne doit pas être privatisé au profit de quelques-uns. Nous ne cèderons pas.
NO BASSARAN !